Je suis passionnée par le vivant, émerveillée par le mystère de la vie, le mystère du mouvement : l’émergence de la vie à partir de ce point de silence, cet inanimé d’où tout jaillit. Et pour moi, le mouvement est intimement lié à la relation. La relation comme mouvement de vie. J’observe les chevaux, “êtres de relation”, “êtres de mouvement”, dans la grâce qui plus est ! J’observe le troupeau d’où naît le mouvement. Parfois posé, parfois d’une vivacité à nous couper le souffle. Mais d’où émerge-t-il ?
Ma quête, est celle du mouvement juste. Comment ce mouvement si spontané pour l’animal-cheval nous est presque inaccessible. Comment pouvons nous nous en rapprocher par petites touches, en suivant l’enseignement du cheval qui nous accompagne en cet instant. Oui, pour moi, l’art de l’équitation est l’art du mouvement juste. Rejoindrait-il alors l’art de la vie ? La question se pose alors à moi : quelle est ma relation au mouvement ? Quelle est ma relation au cheval, symbole de vie ? Quelle est ma relation à la vie ?
L’équitation, c’est “apprendre par le cheval” . C’est prendre leçon d’humilité devant cet animal qui devient notre “enseigneur”. Quelle reconnaissance ai-je à ce jour envers les chevaux et envers mes chevaux ! Car c’est la rencontre avec le cheval qui m’a mise en marche. C’est l’enseignement des chevaux qui m’a mise en mouvement.
J’ai rencontré les chevaux dès mon plus jeune âge. Aussi loin que je me souvienne, j’ai porté en moi cette quête de sens : qu’est-ce qui fonde l’équitation ? Qu’est-ce qui permet à l’humain et au cheval de se rencontrer et d’évoluer ensemble ? Quel enjeu y-a-t-il pour le cheval et quel enjeu pour le cavalier ?
J’ai fait de l’équitation ma profession en 2001 en débutant ma carrière par l’équitation d’extérieur et l’organisation de randonnées. Sur mon chemin, j’ai rencontré et suivi Gérard Dorsi, instructeur d’équitation. Elève de Nuno Oliveira, cavalier national de CSO, Gérard m’a enseigné l’art d’écouter le mouvement du cheval, de s’y accorder, puis d’en jouer pour instaurer un dialogue des corps.
Gérard m’a transmis la finesse de la technique équestre de tradition française, et la finesse de l’oeil de l’homme de cheval. Opérateur en équitation éthologique, Gérard Dorsi m’a également enseigné l’importance de l’éthologie équine et du langage non-verbal, tout en m’éclairant sur les écueils des techniques basées sur le conditionnement.
J’ai également suivi l’enseignement de Françoise Rozé (Diacorps), qui m’a permis de m’interroger sur les enjeux de la relation au cheval. Deux ans de formation auprès de Françoise m’ont permis de questionner la place du cheval dans ma pratique, ainsi que ma posture d’enseignante. Toute aussi fondamentale, fut l’expérience de l’engagement du corps dans la rencontre et la relation au cheval : cet apprentissage chaque jour renouvelé de l’écoute profonde de ce qui se joue en moi. L’observation toujours plus fine de ce que me donne à voir l’autre, cheval ou humain.
Sensible aux arts qui engagent le corps, je me nourris de musique, de danse et de la pratique d’arts martiaux.
Riche de ces expériences et enseignements, je cherche aujourd’hui à partager et transmettre une équitation ayant un sens relationnel, une équitation vivante qui mette les sens en éveil.